LES INSURGES

Publié le par Yvan

On reconnaitra à Edward Zwyck un vrai talent, celui d'avoir su signer avec Les insurgés, un film sec, captivant et émouvant qui n'est pas sans rappeler par son naturalisme, Requiem pour un massacre mais qui surtout aura su dépasser les limites et facilités des productions américaines pour offrir à Daniel Craig et Liev Schreiber, deux rôles de résistants fascinants dans un film réussi et hautement recommandable.

LES INSURGES
Un film d'Edward Zwyck
Avec Daniel Craig, Jamie Bell, Liev Schreiber, Alexa Davalos, George Mackay
Durée : 2h17

 

Durant la Seconde Guerre Mondiale, la Biélorussie fut le lieu d'une résistance farouche des juifs locaux et des soldats de l'Armée Rouge contre les armées hitlériennes. De fait, en choisissant un tel cadre, Edward Zwyck renoue avec le film historique après le dernier Samouraï et propose avec Les insurgés, le récit d'une lutte pour la survie sur fond d'opposition fraternelle au sein de la famille Bielski.

Les insurgés ou le récit de l'Otriad Bielski
A la manière d'un Requiem pour un massacre
dont on aurait enlevé les moments les plus insupportables et l'intolérable violence, Les insurgés propose de revisiter le second conflit mondial en suivant l'Otriad Bielski, du nom de la famille qui donna son nom à ce mouvement de résistance et de partisans qui sévit en Biélorussie, et permit à plusieurs milliers de juifs de survivre jusqu'à la fin de la guerre. Ainsi, en nous contant les trajectoires disjointes de Tuvia, magnifiquement campé par Daniel Craig et de ses frères, le dernier film du réalisateur de Blood Diamond s'aventure sur deux créneaux : le film de résistance et la chronique familiale. En effet, en nous racontant par le menu ce que voulait dire résister en tant que juif, de 1941 à la fin de la guerre en Biélorussie, Edward Zwyck nous propose de suivre en témoin chacun des temps forts de cette histoire hélas véridique. Des débuts de la clandestinité jusqu'aux premières exactions en passant entre autres, par les douloureuses scènes où l'on apprend la mort de presque tous les siens. Mais Les insurgés ne se limite pas à établir la fresque d'une résistance alerte et acharnée.

 

Il dépasse son seul sujet historique et ses péripéties pour introduire comme moteur narratif, la tension progressive entre les deux frères ainés de la famille Bielski qui bientôt débouchera sur une séparation définitive, avant que des retrouvailles inopinées n'aient lieu. L'un choisissant l'Armée Rouge, l'autre, de rester caché avec ceux qu'il recueillera dans la forêt tout en se préparant à devoir lutter sans faillir pour survivre. Dès lors, Les insurgésorganise son déroulé autour de cet axe scénaristique essentiel, celui de savoir lequel des deux frères aura raison et surtout lequel des deux pliera devant l'autre. Sera-ce Tuvia, le plus instruit et le plus âgé des deux, lui qui se refuse à l'affrontement armé, préférant se retirer dans les forêts touffues de Biélorussie ? Ou bien son frère, Zus, plus bourru et moins prompt au discernement, lui qui choisit la voie de la violence et fera tout pour faire glisser les siens vers le camp des partisans, ceux qui opèrent à couvert et sont des relais opérationnels de l'Armée Rouge ?

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